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Revue de Presse
Saint-Denis-en-Val Un week-end anniversaire animé chez Aladin Presse
Saint-Denis-en-Val Un week-end anniversaire animé chez Aladin Presse

À l’occasion de son premier aniversaire à la tête de la librairie Aladin presse, Stéphanie Will propose quatre animations culturelles pour tous, sans réservation.

Samedi 1 er juillet, de 8 heures à midi, projection d'un documentaire signé Serge Viallet, La grande aventure de la presse filmée , depuis le précurseur Charles Pathé dans les salles de cinéma, en passant par la Seconde Guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui, grâce aux archives des cinémathèques Gaumont et Pathé. Puis, de 15 à 18 heures, bourse aux livres d'occasion, préparée par la librairie Le Coffret d'avenir. Le soir, dès 19 heures, set électro et chanson française avec l'orchestre dionysien Olivier Triboulois.

Dimanche 2 juillet, de 10 heures à midi, café littéraire sur le thème de l'édition indépendante aujourd'hui, avec la présence de Gilbert Trompas, passionné du vieil Orléans et éditeur (Corsaire Éditions). L'occasion de tout découvrir sur le monde de l'édition.

Pratique. Chez Aladin presse, 34 rue des Écoles à Saint-Denis-en-Val. Entrée libre et sans réservation.

 
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André Henry, auteur du Ministre qui voulait changer la vie, s'exprime dans les pages du Point

« Il faudra abandonner l’idée du dimanche comme un jour de repos sacré »

ENTRETIEN. L’ancien ministre du Temps libre de François Mitterrand, André Henry, âgé aujourd’hui de 88 ans, reste fidèle à une gauche laïque, républicaine et lucide.

Propos recueillis par et Guillaume Mercier

André Henry fut le premier (et le dernier) ministre du Temps libre de François Mitterrand. Ancien instituteur des Vosges et responsable syndical national, sa mission consistait alors à encourager l'éducation populaire et le loisir, on lui doit notamment la création du chèque vacances, utilisé chaque année par 4 millions de Français. À la retraite depuis janvier 1995, André Henry poursuit inlassablement sa vie militante, se désolant de voir sa famille politique se soumettre à une extrême gauche « parfois débraillée ». Refusant de se « soumettre aux Insoumis », il plaide pour une gauche fidèle à ses valeurs et respectueuse des principes de la social-démocratie.

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LE MINISTRE QUI VOULAIT CHANGER LA VIE - ANDRÉ HENRY LE MINISTRE QUI VOULAIT CHANGER LA VIE - ANDRÉ HENRY
13,70 €




À VOIR, À REVOIR sur la chaîne LCP, le vendredi 2 juin à 22 heures et le samedi 3 juin à 22 h 35.

À VOIR, À REVOIR sur la chaîne LCP, le vendredi 2 juin à 22 heures et le samedi 3 juin à 22 h 35.citations Lycéens

 

 


LA TRAGÉDIE DES LYCÉENS PARISIENS RÉSISTANTS, 10 JUIN 1944 EN SOLOGNE - Georges JOUMAS LA TRAGÉDIE DES LYCÉENS PARISIENS RÉSISTANTS, 10 JUIN 1944 EN SOLOGNE - Georges JOUMAS
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JOUMAS Georges
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Tribune hebdo : Le Roman des châteaux de la Loire

Tribune hebdo mai 2023


LE ROMAN DES CHÂTEAUX DE LA LOIRE - Juliette BENZONI LE ROMAN DES CHÂTEAUX DE LA LOIRE - Juliette BENZONI
17,00 €




BENZONI Juliette
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Pierre, Commencement d'une vie bourgeoise

Péguy


Pierre, Commencement d'une vie bourgeoise — Charles PÉGUY Pierre, Commencement d'une vie bourgeoise — Charles PÉGUY
16,00 €




Famille Chrétienne : Petit Dictionnaire du peuple par J.-C.-L.-P. Desgranges,

Il est plaisant de picorer à l’envi dans ce dictionnaire publié en 1821. On y trouve des mots savoureux et son auteur s’y exprime avec une verve qui n’a plus vraiment cours aujourd’hui dans ce type d’ouvrages. Il écrit à destination du peuple, pour qu’il puisse apprendre la seule langue qu’il estime correcte : celle de l’Académie française. « Les pauvres gens du peuple se donnent vraiment de la peine pour mal parler », se plaint-il dans une définition.
En parcourant les pages, on mesure également comment évolue le langage : si certains mots dont se plaint l’auteur sont devenus courants, d’autres n’existent plus – de quoi relativiser certains débats actuels autour de la langue... Et de quoi regretter aussi son appauvrissement et son uniformisation.

Théophane Leroux


PETIT DICTIONNAIRE DU PEUPLE - J.C.L.P. DESGRANGES le Jeune PETIT DICTIONNAIRE DU PEUPLE - J.C.L.P. DESGRANGES le Jeune
34,00 €




JEJCIC Fabrice
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La République du Centre ! La Bonne société Orléanaise

Marie-Cécile Sainson, une auteure native d’Orléans, était à la librairie Leclerc du centre commercial de Chécy Belles Rives, samedi.

Elle a dédicacé son ouvrage La bonne société orléanaise 1850-1914 . Après des études au lycée Pothier puis une licence d’histoire à l’université d’Orléans, elle s’est spécialisée dans l’analyse des comportements sociaux de la population orléanaise au XIX siècle.

Suite à son mémoire de maîtrise, puis à celui de DEA à l’université de Paris IV-Sorbonne, elle a obtenu son doctorat troisième cycle en histoire sociale en soutenant sa thèse, après neuf ans d’études, sur Orléans, 1848-1914, une élite dans sa ville : fortunes, mode de vie, sociabilité . Elle a également reçu le prix Jacques Soyer du conseil général en 2005.

Après plusieurs milliers d’exemplaires vendus lors de ses deux premières éditions, cette professeure à l’école Louis-Guilloux d’Orléans a sorti une troisième édition qu’elle est venue dédicacer. L’occasion d’échanger avec un certain nombre de personnes intéressées par le sujet, notamment ceux natifs ou ayant vécu à Orléans ou dans l’agglomération. 

Marie-Cécile Sainson mars 2023


LA BONNE SOCIÉTÉ ORLÉANAISE : 1850-1914 : loisirs et sociabilité - Marie-Cécile Sainson LA BONNE SOCIÉTÉ ORLÉANAISE : 1850-1914 : loisirs et sociabilité - Marie-Cécile Sainson
23,00 €




SAINSON Marie-Cécile
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https://www.lemonde.fr/blog/correcteurs/2023/02/27/petit-et-du-peuple/ : Une merveille, ce Petit dictionnaire du peuple !

« Petit » et « du peuple »

  

 

 

Jean Claude Léonard Poisle-Desgranges est un p’tit gars d’Orléans, il y naquit en 1789, et mourut parisien (rue Pelleport exactement, dans le 20e) en 1876. La famille comptait trois enfants, un autre garçon, l’aîné, et une fille que les parents ne craignèrent point de prénommer Marie-Antoinette, née en 1793, l’année même où était guillotinée la reine. On aimerait savoir comment fut accueillie par l’administration révolutionnaire la déclaration de cette naissance…

Cela dit, revenons à Jean Claude Léonard, qui, sous Napoléon le premier, suivit les armées comme responsable de la distribution du courrier aux soldats. Quelques années plus tard, le voici à Paname, épousant en 1820 une brodeuse, Sophie Bouchette. Et c’est l’année suivante que cet homme qui deviendra employé des postes publie son Petit dictionnaire du peuple,  « à l’usage des quatre cinquièmes de la France, contenant un aperçu comique et critique des trivialités, balourdises, mots tronqués et expressions vicieuses des gens de Paris et des provinces, suivi d’un grand nombre de phrases absurdes qu’on répète sans réflexion ».

Le désir de l’auteur apparaît clairement, et il le dit sans détour dans son « Avis à mes lecteurs » : « C’est en rappelant à la masse, pour laquelle j’écris, ses fautes journalières, que je prétends l’obliger à moins mal s’exprimer. » Mais, précise-t-il, « point de règles ni d’exceptions, le peuple n’a pas le temps d’en approfondir ».

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Fabrice JEJCIC en direct le 1 mars 2023 entre 14h30 et 15h sur RFI à l'émission De vive(s) voix

Fabrice JEJCIC évoquera l'édition du Petit Dictionnaire du Peuple

Une émission consacrée à la langue française dans le monde et aux cultures orales. Un rendez-vous quotidien du lundi au jeudi, pour rendre plus vivant notre rapport à la langue, et être la vitrine des initiatives en faveur de la francophonie. Une émission consacrée à la langue écrite qui vit, s’adapte, se développe. Mais aussi une émission où la langue parlée, blablatée, tchatchée, déclamée et murmurée aura toute sa place. En compagnie d’historiens, linguistes, traducteurs, artistes… ce nouveau rendez-vous sur RFI sera aussi celui de l’oralité : ce qui est émis, qui est énoncé de vive voix. Théâtre, slam, poésie sonore, contes, traditions orales… Émission présentée par Pascal Paradou, en collaboration avec Audrey Taieb et Cécile Lavolot. Réalisation : Guillaume Ploquin. Et en podcast sur www.rfi.fr


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JEJCIC Fabrice
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Découvrez la plus ancienne dictée de France par Michel Feltin-Palas L'Express. Amoureux du français et des langues de France
Découvrez la plus ancienne dictée de France
 
Le Petit dictionnaire du peuple, qui vient d’être réédité, offre un témoignage unique sur le français oral du XIXe siècle.

A cette époque, visiblement, le politiquement correct n’existait pas. Lorsqu’en 1821, Jean-Claude Léonard Poisle-Desgranges, dit Desgranges, décide d’élaborer un texte destiné à enseigner le "bon usage" de la langue et les règles de l’orthographe françaises, il ne s’embarrasse guère de circonlocutions. Son titre ? Petit dictionnaire du peuple à l’usage des quatre cinquièmes de la France. Son sous-titre ? Aperçu comique et critique des trivialités, balourdises, mots tronqués et expressions vicieuses des gens de Paris et des provinces. Et vlan !

Son ouvrage comprend notamment une dictée – la plus ancienne connue à ce jour – "pour remettre à sa place l’écolier présomptueux". On y trouve des mots rares comme langueyer ("Examiner la langue d’un porc pour voir s’il est sain ou ladre") ou levraut ("jeune lièvre") sans oublier divers pièges comme le chas (d’une aiguille) ; les fonts (baptismaux) ; s’égayer (et non s’égailler). On y relève aussi des termes dont l’orthographe a changé : un guet-à-pens, à son insçu ; un juda (sans -s) ; une mal-adresse (avec un trait d’union), etc.

Mais le plus intéressant est ailleurs. Desgranges fait précéder sa dictée d’une liste de mots et de phrases sur le modèle "dites, ne dites pas". Et là encore, comme vous allez le voir, on ne peut pas vraiment le considérer comme un précurseur de la pédagogie Montessori…

• "Abre pour arbre. C’est tout ce qu’il y a de plus grossier en fait de prononciation."
• "Asticoter pour signifier tourmenter ; turlupiner. Faute. On ne s’en sert que parmi le peuple ; c’est un barbarisme."
• "Avanzière et avantière sont des fautes grossières ; dites : avant-hier, sans prononcer le -t."
• "Bambocher pour s’amuser n’est pas français. Bambocheur ne vaut pas mieux."
• "J’ai accouru tout de suite. Ce "j’ai accouru" est tout à fait mauvais. Je suis accouru est l’expression convenable."
• "Pu souvent est une locution de racaille. Elle ne signifie rien."
• "S’empaffer (boire avec excès). Barbarisme. S’empiffrer vaut un peu mieux ; et s’enivrer est le mot qui convient".
• "Truffe. C’est ainsi que dans différentes provinces, on appelle les pommes de terre ; c’est à tort : demandez-le plutôt à un cochon, il s’y connaît !"

Au-delà de son style pour le moins abrupt, ce document, qui vient d’être réédité, présente un grand intérêt. En premier lieu, il nous offre un aperçu d’une langue qu’il condamne, mais qu’il décrit. On dispose donc grâce à lui d’un témoignage rare sur le français oral de cette période, à une période où n’existaient ni la radio ni la télévision ni Internet.

Par ailleurs, comme vous l’aurez certainement remarqué, certaines des erreurs qu’il fustige ne sont plus considérées comme telles aujourd’hui. D’où ce constat : il entre toujours une part de subjectivité dans la définition de la "norme" ou du "vrai français". "Ce que Desgranges présente comme des "fautes" correspond en réalité souvent à des variantes du français", souligne Fabrice Jejcic, un sociolinguiste spécialiste de l’orthographe qui a travaillé sur cet ouvrage. D’où cette question fondamentale : qui, en France, a le pouvoir de décider qu’une seule de ces variantes est la bonne et, surtout, de dire laquelle ? Réponse de Fabrice Jejcic : "La langue est toujours un outil de pouvoir. En France, la norme fut longtemps celle de la Cour. Depuis la Révolution, c’est la bourgeoisie parisienne, dite cultivée, qui a imposé la sienne".

L’intérêt de ce dictionnaire est enfin sociologique. Comme l’indique son titre, il est destiné aux "quatre cinquièmes de la France", soit une zone bien plus large que la Bretagne, la Corse, l’Alsace et de ces vastes terres d’oc où, historiquement, on parlait d’autres langues que le français. Ce qui signifie qu’aux yeux de Desgranges, on commet aussi des "fautes" dans les régions proches de la capitale. Et pour cause ! Non seulement les Orléanais, les Picards, les Lorrains, les Normands et les autres habitants du domaine d’oïl ont conservé de forts particularismes dialectaux, mais la variété existe aussi à Paris même. Eh oui : si la grande ville abrite les classes dominantes censées pratiquer le "bon" français, elle accueille aussi un petit peuple, aussi foisonnant qu’inventif, dont le langage s’écarte de la norme. Liberté insupportable pour notre censeur ! Selon lui, les habitants de la capitale devraient se montrer exemplaires. Aussi qualifie-t-il de "verbiage", de "baragouinage" et même de "boue de Paris" l’emploi de souleur pour "frayeur", de cornet pour "imbécile" ; de gober pour "être dupe ». « En réalité, la langue choisie pour norme par l’Académie et diffusée par Desgranges est celle d’une toute petite catégorie de Français composée des classes aisées d’Ile-de-France. La hiérarchie est donc à la fois géographique et sociale", remarque Fabrice Jejcic.

Il est un dernier paradoxe qui mérite d’être souligné. Si la démarche de Desgranges est objectivement puriste, directive, voire franchement condescendante, elle se veut aussi… démocratique, comme le remarque dans sa préface le grand spécialiste des dictionnaires Jean Pruvost. Avec son livre, Desgranges pense sincèrement aider la "classe inférieure du peuple" à s’élever dans la société en maîtrisant le "bon français". Comme les Révolutionnaires avant lui, comme les promoteurs de l’école publique à la fin du XIXe siècle, il ne lui vient pas à l’esprit que, dans un pays multilingue comme l’était alors la France, la véritable égalité aurait dû être tout autre : permettre à chacun d’accéder à la promotion sociale dans sa langue, qu’elle corresponde à une langue dite régionale ou à une variété du français. Au lieu de quoi il s’est paradoxalement employé à privilégier l’usage de la classe sociale au pouvoir. Une erreur de raisonnement qui faisait dire à Alain Rey, le grand maître des éditions Le Robert : "Politiquement, la Révolution prétendait donner la parole au peuple. Linguistiquement, elle l’a donnée à la bourgeoisie."


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JEJCIC Fabrice
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https://journals.openedition.org/lexis J.-C.-L.-P. Desgranges, Petit dictionnaire du Peuple. Des rustres de Paris aux rustauds des villages

L’auteur du volume présenté ici, J.-C.-L.-P. Desgranges, n’est pas un inconnu pour les lexicographes : régulièrement cités en source par le Trésor de la Langue Française informatisé (voir les entrées « bambocheur », « boustifaille », « radin », « serin » ou « tatouille » par exemple) ou le Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW), ses travaux font référence, notamment pour dater certaines formes langagières, en découvrir les variantes populaires, parisiennes et/ou argotiques et en mesurer l’évolution diachronique.

2Son dictionnaire de 1821 réédité aujourd’hui par Corsaire fait partie de ces ouvrages prescriptifs en vogue tout au long de l’histoire de la lexicographie pour remédier aux « cacologies » que déplorent leurs auteurs (p. XVII). Ses deux sous-titres différents, en couverture et en page de garde, sont particulièrement éclairants à cet égard : « Des rustres de Paris aux rustauds des villages », puis « à l’usage des quatre cinquièmes de la France » dénotent une vision de classe revendiquée, entre une élite éduquée, sinon savante, et une populace qu’il faut reprendre et dresser. Comme le rappelle Bourdieu [1982 : 14], « [...] les échanges linguistiques sont aussi des rapports de pouvoir symbolique où s’actualisent les rapports de force entre les locuteurs ou leurs groupes respectifs ».

3C’est ce qu’indique clairement la portée corrective que l’auteur souhaitait donner à son dictionnaire, qu’il exprime d’ailleurs sans ambages dans un avis au lecteur : « C’est donc en rappelant à la masse, pour laquelle j’écris, ses fautes journalières, que je prétends l’obliger à moins mal s’exprimer. » (p. 3). Il cible ainsi barbarismes et vices de prononciation, « français de contrebande » (p. 17), « verbiage de Paris » (p. 29) voire « baragouin » (p 43) ou « galimatias » (p. 50) et ne craint donc pas, à travers cette taxonomie, de froisser le public visé, à la différence de titres (plus récents et surtout plus scientifiques) qui mettent en avant Le bon usage [Grévisse 1970] ou les « difficultés du français » [Dournon 1996]. Il propose d’ailleurs en fin d’ouvrage une dictée, « Mon séjour à Paris », conçue pour mettre à l’épreuve « l’écolier présomptueux » (p. 195). Les commentaires et explications, souvent péremptoires, de l’auteur sont le plus souvent imagés et non dénués d’humour, qu’on en juge : « Cornichon, pris pour imbécille (sic), n’est pas français. C’est une trivialité. Un père qui traiterait son fils de cornichon se ferait passer pour un être de la famille des concombres ; à rien ne tienne qu’il ait épousé une citrouille » (p. 43)...

  • 1 Voir aussi p. 16 l’entrée « angola » comparée à « angora » : « les avis sont partagés ; mais l’acad (...)

4L’intérêt de la réédition, soutenue par le Centre national du livre, réside en premier lieu bien sûr dans sa valeur historique, puisqu’elle donne à voir un état synchronique de la langue française et de certains dialectes, opposés à la langue légitime, unifiée, officielle normée par l’Académie, « autorité suprême » pour l’auteur1 (p. xxxi) comme le rappelle en introduction Marie-Rose Simoni-Aurembou, linguiste et dialectologue, qui conduisit la première version de cette édition critique, avant son parachèvement par Fabrice Jejcic, sociolinguiste au CNRS. Car voilà en effet un ouvrage qui vaut tant par sa matière même, entrées listées alphabétiquement de mots et tournures fautives, commentées et corrigées, illustrées par des exemples en contexte, que par l’abondant appareil scientifique qui l’accompagne.

5Desgranges jeune, dont on savait peu de choses jusqu’en 2006, est aujourd’hui identifié comme Jean Claude Léonard Poisle-Desgranges grâce aux travaux d’Hélène Claire Richard (p. xxxiv-xl). La génétique de l’ouvrage s’en trouve dès lors utilement éclairée, puisque l’on apprend que l’auteur n’est en rien un spécialiste en matière de langue, mais un « employé des postes » (p. xxxvi) « sans érudition » (p. 196), auteur de poésies à ses heures. Ses écrits, en lien avec ses origines orléanaises et son parcours professionnel, trouvent effectivement leur source dans un travail de terrain, au sein de la Poste aux armées durant moult campagnes napoléoniennes à l’étranger, où il relève les tournures de la « soldatesque », puis à Vendôme, Paris et Belleville, communes où il va ensuite exercer et résider. Il va dès lors se prévaloir de cette « compétence sociale, celle du locuteur légitime, autorisé à parler et à parler avec autorité » [Bourdieu 1982 : 20], malgré ses références souvent discutables et ses catégorisations instables dans la description des erreurs recensées. On est donc ici face à une démarche qui ne saurait être qualifiée de scientifique, mais qui porte témoignage d’une époque où la puissance de la langue comme outil de traduction des différences sociales s’exerce pleinement et ouvertement.

6Une préface de Jean Pruvost contextualise d’ailleurs le dictionnaire au regard de publications du même type, apport paratextuel qui enrichit utilement l’ouvrage, tout comme l’introduction de M.-R. Simoni-Aurembou explicitant les modifications apportées à l’édition originale pour en faciliter la consultation par un lectorat du XXIe siècle mais aussi ses sources et commentaires afférents, les six pages d’« orientations bibliographiques » et la table des nombreuses sources iconographiques. L’addition majeure de M.-R. Simoni-Aurembou à ce dictionnaire consiste toutefois en ses nombreuses annotations linguistiques, phonologiques et lexicographiques qui émaillent les entrées de l’ouvrage, mettant en perspective les relevés de Desgranges et inscrivant en diachronie les formes rencontrées.

  • 2 Voir bibliographie

7On voit dès lors l’usage fructueux que peuvent faire dialectologues, argotologues, comparatistes, sociolinguistes et historien.nes de la langue de ce dictionnaire, également accessible en version numérique. De facture soignée, aisé à consulter, il bénéficie de nombreuses illustrations qui en font aussi un « beau livre » relié cartonné, à la mise en page soignée, dont on pourra utilement compléter la lecture par celle de la thèse que lui consacra Georges Gougenheim, linguiste et grammairien professeur à la Sorbonne, spécialiste de la langue parlée et de l’histoire de la langue, aujourd’hui rééditée2.

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Bibliography

ATILF-CNRS, 2004, Trésor de la Langue Française informatisé, Université de Lorraine : http://www.atilf.fr/tlfi

Baylon Christian, 2002 [1996], Sociolinguistique. Société, langue et discours, 2e éd., Paris : Nathan.

Bourdieu Pierre, 1982, Ce que parler veut dire, Paris : Fayard.

Dournon Jean-Yves, 1996, Le dictionnaire des difficultés du français, Paris : Hachette.

Gougenheim Georges, 2022 [1929], La Langue populaire dans le premier quart du XIXe siècle, Orléans : Corsaire.

Grévisse Maurice, 1970 [1936], Le bon usage, Gembloux : Duculot.

Mitterand Henri, 1976 [1963], Les Mots français, Paris : PUF.

Wartburg Walther von, 2006, Französisches Etymologisches Wörterbuch, Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes (Dictionnaire étymologique français, Une représentation du trésor lexical galloroman) : http://stella.atilf.fr/few/

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Notes

1 Voir aussi p. 16 l’entrée « angola » comparée à « angora » : « les avis sont partagés ; mais l’académie se tait ; quand elle aura prononcé, nous saurons à quoi nous en tenir ».

2 Voir bibliographie


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La République du Centre ! le Petit dictionnaire du peuple : Comment parlait-on en 1821 ?

La Rep Desgranges


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JEJCIC Fabrice
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MagCentre : Réédition du Petit dictionnaire du Peuple ou comment bien parler et écrire au XIXe siècle

Ce dictionnaire pas comme les autres, publié en 1821, nous fait découvrir le bon usage et la bonne orthographe des mots et citations de notre langue, parlée par les titis parisiens mais aussi par les petites gens de province, notamment de l’Orléanais. Avec, en bonus, la plus ancienne dictée connue en langue française.

Par Sophie Deschamps 

Illustration Petit dictionnaire du Peuple. Charles Pensée, Orléans, vue de la place du grand marché, 1830, MBA Orléans. Photo SD

C’est une vraie pépite que les éditions orléanaises Corsaire exhument avec la réédition de ce Petit dictionnaire du Peuple, sous-titré Des rustres de Paris aux rustauds des villages. De son auteur Jean Claude Léonard-Poisle-Desgranges (1789-1876) on sait peu de choses, sinon qu’il a passé son enfance sur les bords de Loire et qu’il s’est établi à Paris après Waterloo (1815).

Amoureux de la langue française, il publie donc son Petit dictionnaire du Peuple en 1821 « à l’usage des quatre cinquièmes de la France ». Son objectif est très clair comme il l’indique dans son Avis à mes lecteurs : « Rien dans nos grammaires, n’indique ce qui est ridicule : on n’y classe que des préceptes dont la définition aride fait fuir tel qui, par goût voudrait s’instruire. (…) Si, par mon dictionnaire, un de mes lecteurs se défait des fautes les plus grossières, il sera content de lui et de moi. »

Mais il prend toutefois la précaution d’ajouter : « Patience ! Messieurs les suffisans (sic) ! En me suivant mot-à-mot, peut-être aurez-vous quelque chose à apprendre. Parfois il serait possible que la vérité vous forçât à avouer que telle ou telle erreur vous était commune avec le surplus de mes lecteurs. » Car comme le précise le célèbre lexicologue et historien de la langue française Jean Pruvost dans sa longue préface, il s’agit « dans le droit fil démocratique de la Révolution française (…) de faire en sorte que tous soient à égalité en termes de langage ». Puis il ajoute : « Desgranges n’est pas un lexicographe, ses références sont douteuses (…) et c’est finalement ce qui le rend si précieux. Il ne travaille pas dans son cabinet mais au dehors, et il ne s’est pas contenté de recopier ses prédécesseurs ». 

« dites-ne dites pas »

Car en fait, ce qui est savoureux dans cet ouvrage, c’est que l’auteur relève les fautes commises par les provinciaux, notamment ceux d’Orléans et de Tours mais aussi celles du peuple parisien, rappelant d’ailleurs à juste titre que ces derniers sont souvent d’anciens… provinciaux. Ainsi, sur le modèle « dites-ne dites pas » il présente son dictionnaire comme étant « un aperçu comique et critique des trivialités, balourdises, mots tronqués et expressions vicieuses des gens de Paris et des provinces ». 

Illustration du Petit dictionnaire du Peuple, rue du tabour à Orléans.

En feuilletant ce drôle de dictionnaire où il faut se laisser guider par son envie (au risque d’ailleurs d’y passer de longs moments ! ), on est tout d’abord étonné de découvrir de nombreuses erreurs dans l’emploi du féminin ou du masculin pour certains mots du langage courant. Desgranges explique ainsi que le mot Âge est masculin : « Il ne faut donc pas dire  : c’est la grande âge mais le grand âge, ou c’est la bonne âge mais le bon âge. C’est aussi une mazette et non un mazette pour parler d’un joueur.

Non seulement il traque les barbarismes, c’est-à-dire les mots qui n’existent pas mais aussi ce qu’il appelle le galimatias anti-français comme « il se fâche pour reurien : dîtes pour rien ; TrifouillerFarfouiller convient mieux ; Téterole pour biberon : barbarisme de province ; Tampire pour toi n’est pas français. Dites : tant-pis, tant-mieux. »

Indulgent, il sauve tout de même quelques mots dont certains sont toujours utilisés comme le verbe rigoler « jugé comme étant trivial mais admis dans quelques dictionnaires. »

De plus, Desgranges ne laisse rien de côté puisqu’il explique aussi comment il faut prononcer les mots : « Il ne faut pas dire le chat miâle mais il miaule. Prononcez miôle. »

L’auteur critique aussi les expressions inexactes de son point de vue mais tellement savoureuses : « Il n’a pas mal d’argent. Pas mal pour beaucoupc’est du langage des gens du peuple ; Toupie (femme publique). Mot bas qu’on doit oublier dans une conversation décente. » Ou bien encore l’emploi de trémontade pour tramontane, avec ce commentaire « faute que font les trois quarts du peuple ».

La première dictée française

Desgranges complète enfin son dictionnaire avec la première dictée en langue française qu’il décrit ainsi : « C’est pour remettre à sa place l’écolier présomptueux, que j’ai composé le conte. (…) Je tiens pour très-difficile (sic) de l’écrire sans faute. » Pour Line Sommant, Docteure en linguistique française, qui en explique les difficultés « ce texte a le grand mérite historique d’exister, apportant la preuve que l’exercice de la dictée, quoique très décrié, a permis au fil des siècles de tester ses connaissances en orthographe et en langue française ».

Pour le plaisir en voici donc le début :

Il y avait à peine dix-sept printemps qu’on m’avait tenu sur les fonts, quand mon père voulut m’envoyer chez son frère, secrétaire-général dans un ministère. Satisfait de pouvoir enfin parcourir le monde, je quitte mes pénates sans regrets comme sans réflexion. Bientôt je perds de vue mon clocher. Enséveli (sic) dans mes pensers (sic) divers et cahoté par un maudit vélocifère, me voilà sur la route de Roanne à Paris. Amplement disposé à m’égayer un tant soit peu sur les badauds, j’arrive comme un ahuri dans la capitale, que je ne connaissais que d’après ouï-dire. À peine descendu de voiture, les cris assourdissants d’une grosse gagui me font jeter les yeux sur son éventaire, qui contenait un fruit qu’elle nommait chasselas, et qu’à Roanne on prendrait pour du raisin. Je la contemplais en vrai provincial, lorsqu’un épais butor tombé des nues et chargé d’une armoire, me pousse, et, par un croc-en-jambe, m’envoie heurter une borne sur laquelle je demeurai asphixié (sic) pendant cinq minutes.

couverture Petit dictionnaire du Peuple. Éditions Corsaire

Petit dictionnaire du Peuple. Des rustres de Paris aux rustauds des villages de Jean Claude Léonard-Poisle-Desgranges. Édition critique élaborée par Marie-Rose Simoni-Aurembou, Directrice de recherche CNRS, émérite. Complétée et menée à terme par Fabrice Jejcic, ingénieur de recherche CNRS, ex-directeur de l’unité « Cultures, Langues, Textes »

Corsaire Éditions, 34 euros


Le Parisien : Comment parlaient nos aïeux : le « Petit dictionnaire du Peuple »

L’éditeur orléanais Corsaire réédite « Le Petit dictionnaire du Peuple, des rustres de Paris aux rustauds des villages », de Jean-Claude Léonard Poisle-Desgranges. Datant de 1821, cet ouvrage propose une plongée dans le langage parlé au XIXe siècle.

 
Gilbert Trompas, le fondateur des éditions Corsaire à Orléans avec la nouvelle version du "Petit dictionnaire du peuple de Jean-Claude Léonard Poisle-Desgranges. DR

Gilbert Trompas, le fondateur des éditions Corsaire à Orléans avec la nouvelle version du "Petit dictionnaire du peuple de Jean-Claude Léonard Poisle-Desgranges. DR

Fondée en 1994 par Gilbert Trompas, la société d’édition orléanaise Corsaire a publié cet automne un savoureux « Petit dictionnaire du Peuple, des rustres de Paris aux rustauds des villages » de Jean-Claude Léonard Poisle-Desgranges. Né à Orléans en 1789 et décédé à Paris à l’âge de 87 ans, cet auteur, qui avait intégré l’administration des postes au début des années 1820, était tombé dans l’oubli.

Cette publication, résultat d’un appel lancé par le Centre national du livre (CNL) à des spécialistes dans le but de rééditer des « livres indispensables », ne s’est pas faite sans peine. Il aura fallu près de 18 ans de recherches sur Desgranges - que l’on croyait être originaire de Roanne, dans le Loire - d’abord menées par Marie-Rose Simoni-Arembou, ancienne directrice de recherche au CNRS, puis reprise à la mort de celle-ci par l’ingénieur de recherche Fabrice Jejcic.

La plus ancienne dictée de France

Au-delà de l’intérêt scientifique et littéraire de ce travail, qui ne manquera pas de retenir l’attention des bibliothèques spécialisées ou universitaires, cet opuscule est de nature à intéresser le grand public et « toutes les personnes qui s’intéressent à la langue ou qui voudraient savoir comment parlaient leurs aïeux », prétend Gilbert Trompas, l’éditeur.



« Il y avait un vocabulaire très riche, qui nous plonge dans une époque disparue », assure-t-il. Parcourir ce livre, truffé d’anecdotes saillantes et humoristiques, c’est aussi prolonger le plaisir de la lecture des textes d’Alain Rey, qui avait notamment signé en 2019, peu avant sa mort, le réjouissant « Dire, ne pas dire : du bon usage de la langue française » (Philippe Rey éditions).

L’ouvrage de Desgranges, vendu à son époque par des colporteurs, est construit autour de trois parties : une liste de mots incorrects, une liste de phrases n’ayant pas de sens, et enfin une dictée. Cette dernière, qui prend la forme d’un conte, serait, selon Line Sommant, docteure en linguistique et membre du jury des Dicos d’or, la plus ancienne dictée connue en France. Pour comprendre le contexte de l’époque, l’éditeur a intégré des documents passionnants : cartes, reproductions des pages de la première publication et illustrations.


PETIT DICTIONNAIRE DU PEUPLE - J.C.L.P. DESGRANGES le Jeune PETIT DICTIONNAIRE DU PEUPLE - J.C.L.P. DESGRANGES le Jeune
34,00 €




JEJCIC Fabrice
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Les Clionautes : Pourquoi, en ce début du XXIe siècle cette réédition paraît pertinente ?

Voici une publication qu’Alain Rey disparu en 2020 n’aurait pas dédaigné. En effet, ce Petit dictionnaire du peuple des rustres de Paris aux rustauds des villages proposé par les éditions Corsaires réunit toutes les qualités éditoriales que peuvent rechercher les amoureux de la langue et de l’histoire de cette dernière.

Son édition critique a été élaborée par Marie-Rose Simoni-Aurembou directrice de recherche au CNRS complétée et menée à terme par Fabrice Jejcic ingénieur de recherche au CNRS. Cette publication est avant tout une réédition d’un opuscule publié en août 1821 par Jean-Claude Léonard Poisle–Desgranges, né à Orléans en 1789. Il intègre l’administration des postes au début des années 1820, une place difficile à décrocher à l’époque pour lequel un français impeccable est requis. Desgranges devient écrivain en parallèle. Mais, même si les grandes lignes sont connues, l’auteur reste encore en partie mystérieux malgré des recherches approfondies.

Comme le rappelle l’introduction, ce dictionnaire fait partie d’une catégorie d’ouvrages spécifiques qui paraissent à la fin du XVIIIe siècle dans le double but d’apprendre le français aux Français et de corriger leurs fautes (le mauvais emploi du masculin ou du féminin, le pluriel abusif …), mais aussi de dénoncer les dérives langagières constatées dans les diverses régions. L’ouvrage de Desgranges est composé de trois parties reproduites ici : une liste de mots incorrects qualifiés de barbarismes, une liste de phrases, ou plutôt des mots en contexte considérées comme vicieuses ou n’ayant pas de sens, et enfin une dictée appelée conte. Des cartes, des reproductions de quelques pages de la publication d’origines et des illustrations rajoutées pour la présente édition viennent compléter le dictionnaire. Par cette publication, Desgranges est persuadé de contribuer à l’élévation des masses. Son ouvrage fit date puisqu’en 1929, Georges Gougenheim en perçoit tout l’intérêt en publiant une thèse intitulée La langue populaire dans le premier quart du XIXe siècle d’après le Petit Dictionnaire du peuple de Desgranges.

Pourquoi, en ce début du XXIe siècle cette réédition paraît pertinente ? Tout d’abord, elle permet de constater que certains écarts de langage dénoncés dans le premier tiers du XIXe siècle sont toujours d’actualité et que bon nombre d’expressions ou termes jugés incorrects sont restés en dépit d’une non-reconnaissance de la part de l’Académie française. Du langage académique au langage populaire, une différence demeure et l’un ne saurait condamner l’autre sans risquer d’appauvrir la langue et son histoire. Deuxième raison, cet ouvrage n’offre rien d’autre qu’un instantané historique de la langue telle qu’elle est parlée dans le premier tiers du XIXe siècle, et il est amusant de constater qu’il n’a absolument rien perdu de sa pertinence et de sa fraîcheur.

Parmi les verbes et expressions dénoncées, mais toujours utilisées et dénoncées à  l’époque comme de purs barbarismes, nous retrouvons l’expression : « mettre en plan » au lieu de « porter engage », « descendre en bas » (un grand classique) ou encore l’expression « j’ai une dent contre lui » qui pour lui : « ne signifie rien. Cette phrase n’a d’autre mérite que d’être adopté ». Mais d’autres expressions trouvent grâce à ses yeux et Desgranges perçoit leur introduction académique à venir. Les mots « gastronome et gastronomie » sont ainsi décrits comme : « mot inventé par nos modernes épicuriens, ils ne tarderont pas à être consacrés par une adhésion académique. Ce sont les synonymes de gourmand et de gourmandise. » L’avenir lui a effectivement donné raison sur ce point.

Vous l’aurez compris : après avoir lu les chapitres de présentations, on s’amuse beaucoup en lisant ce petit dictionnaire que l’on peut aborder comme on souhaite. Le lecteur en ressort en se demandant si l’Académie française est une fin en soi … ou pas ! (Vous avez 4 heures ). Mais par contre nous ne trouvons rien sur le fameux débat toujours actuel concernant ce fameux conflit linguistique majeur générateur d’une fraction nord-sud génératrice d’un déséquilibre géopolitique susceptible de provoquer un déséquilibre national irrémédiable : faut-il dire « pain au chocolat » ou « chocolatines » ?

10 Nov 2022, , , 0

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JEJCIC Fabrice
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Regards : Georges JOUMAS, l'histoire avant tout !

Georges Joumas novembre 2022


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9,50 €




JOUMAS Georges
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Corsaire sur Tribune Hebdo

GT Tribune Hebdo


Tribune hebdo : Jean et Alice Pelletier, Un couple dans la Résistance et la Déportation,

Tribune hebdo sept 2022


Jean et Alice Pelletier - Georges JOUMAS Jean et Alice Pelletier - Georges JOUMAS
9,50 €




JOUMAS Georges
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Loiret.fr un article sur le livre Jean et Alice Pelletier

Charles de Gaulle, alors à Londres, demande à Gilbert Renault (colonel Rémy) de constituer un service de renseignements en France. Ce dernier le nomme Confrérie Notre-Dame ou le CND. Plusieurs antennes sont créées partout en France. À Paris, c’est le CND Lutecia et dans le Loiret, le CND Castille.

Jean Pelletier, Jim, rejoint le réseau CND Castille le 1er septembre 1941, comme agent P2, en relation directe avec Rémy. Quant à Alice, sa femme, c’est le 1er novembre de la même année qu’elle l’intègre. Son rôle : accueillir chez elle des membres de la Résistance. Même si son rôle semble faible, il est important, d’autant plus qu’elle vit avec ses quatre enfants. Elle dira du CND Castille : « C’était le plus important réseau de renseignements pendant la guerre. » Dans ce réseau, on y croise notamment Ernest Vinchon, chef de l’agence du Loiret du réseau CND, qui sera arrêté et remplacé à poste par sa femme Adrienne Bolland, célèbres aviateurs tous les deux. Cette dernière, basée à Donnery, qui a traversé la Cordillère des Andes, en 1921, était chargée de repérer les terrains où pourraient se poser les Forces aériennes françaises libres. 

Jim est arrêté le 10 juin 1942 et Alice Pelletier, le 6 juillet. Tandis que les enfants sont répartis dans la famille, les deux époux sont déportés. Jean Pelletier ne survivra pas, tandis qu’Alice est sauvée par les troupes russes. Elle décède en 1992.

À Orléans, un collège porte le nom de Jean Pelletier et le parc des Armenault à Saint-Jean-de-Braye abrite une plaque mémorielle. Les Britanniques honoreront sa mémoire, en 1946, par ce titre King’s Commendation for brave conduct. Puis, le couple reçoit la médaille de la Résistance française, en 1946. Jean est fait chevalier de la Légion d’honneur, à titre posthume, en 1950.

pelletier


Comme le dit Georges Joumas, l’auteur de ce petit ouvrage d’une soixantaine de pages : « Alice et Jean Pelletier furent deux maillons exemplaires et indispensables de cette longue chaîne des militants de l’armée des ombres et de la liberté. » Ce livre, très instructif, nous éclaire sur le rôle joué par le couple et les autres membres du réseau CND dans le Loiret pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est, à ce titre, indispensable.

 


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JOUMAS Georges
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Dans la République du Centre ! Saint-Jean-de-Braye, Le destin de deux résistants
Georges Joumas rend hommage à Jean et Alice Pelletier, un couple de résistants abraysiens, dans un livre qui vient de paraître aux éditions Corsaire.
Docteur en histoire contemporaine, Georges Joumas publie un livre d’une soixantaine de pages, qui raconte le destin tragique de Jean et Alice Pelletier. À partir de documents et d’archives familiales, dont l’auteur a pu bénéficier, et des dossiers du Service historique de la Défense de Vincennes, il retrace la mobilisation de ces héros de la dernière guerre.
Né à Orléans le 2 juillet 1903, Jean Pelletier s’engage très tôt dans la Résistance au sein du réseau de renseignement CND du colonel Rémy.
Trahis, ils sont arrêtés et déportés en 1942
Il agit en région parisienne, dans l’Orléanais et en Belgique. À partir des informations recueillies par d’autres agents, il réalise des microfilms qui sont transmis aux services londoniens de la France Libre. Alice, son épouse depuis 1926, la discrète « mère courage » le suit, assumant la situation et partageant avec son mari tous les risques à faire partie de ce réseau.
Trahis, ils sont arrêtés et déportés en 1942. Après cinq transferts de camps, Jean Pelletier meurt d’épuisement le 29 mars 1945, à Nordhausen (Allemagne). Quant à Alice, malgré la maladie et ses terribles conditions de détention, elle survit au camp d’Auchswitz et retrouve ses quatre enfants en 1948, après un long séjour dans des établissements de santé. Elle est décédée en 1994 à l’âge de 92 ans.
En reconnaissance à ces deux victimes de la barbarie nazie, une plaque a été scellée sur un mur d’une ancienne maison baptisée « Ker Marguerite » dans laquelle le couple a vécu. Située aux Armenault, elle appartenait au père de Jean. Elle a été détruite en 1950, suite à une érosion du sol en raison de sa situation toute proche des bords de Loire.
Pratique. Livre « Jean et Alice Pelletier : un couple dans la Résistance et la Déportation » de Georges Joumas, aux éditions Corsaire. Prix : 9,50 €. En vente sur le site corsaire-editions.com
Devant le mémorial scellé sur l’un des pans de leur ancienne maison, Georges Joumas présente son livre en hommage à Jean et Alice Pelletier, « héros » abraysiens.
Georges Joumas juillet 2022
 

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JOUMAS Georges
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