Il est plaisant de picorer à l’envi dans ce dictionnaire publié en 1821. On y trouve des mots savoureux et son auteur s’y exprime avec une verve qui n’a plus vraiment cours aujourd’hui dans ce type d’ouvrages. Il écrit à destination du peuple, pour qu’il puisse apprendre la seule langue qu’il estime correcte : celle de l’Académie française. « Les pauvres gens du peuple se donnent vraiment de la peine pour mal parler », se plaint-il dans une définition.
En parcourant les pages, on mesure également comment évolue le langage : si certains mots dont se plaint l’auteur sont devenus courants, d’autres n’existent plus – de quoi relativiser certains débats actuels autour de la langue... Et de quoi regretter aussi son appauvrissement et son uniformisation.
Théophane Leroux