L’ouvrage de Liliane Brulez est l’aboutissement d’un patient travail de nombreuses années de recueils de témoignages et de recherches.
Liliane Brulez

Liliane Brulez a publié le mois dernier un ouvrage : Le Gâtinais en résistance. À l’est du Loiret au temps des maquis. Rencontre avec cette ex-professeure.

Sur le sujet de la Résistance, « Montargis est le parent pauvre du Loiret. Je me suis alors dit qu’il fallait écrire pour ces gens, être leur porte-parole » exprime Liliane Brulez. Son ouvrage intitulé Le Gâtinais en résistance. À l’est du Loiret au temps des maquis est paru le mois dernier aux éditions Corsaire. Ce recueil de 445 pages, très documenté et enrichi de nombreux témoignages de résistants, est l’aboutissement d’un long et minutieux travail mené par cette ancienne professeure de sciences et vie de la terre, devenue psychologue en 2012, et qui exerce désormais à Villemandeur.

Née à Paris mais arrivée très tôt dans le Gâtinais, elle a été imprégnée par les récits de guerres de ses grands-parents maternels de Montargis, et notamment de son grand-père, grand blessé de la Première Guerre mondiale puis résistant durant la Seconde. Vivant à Griselles, il plaça des réfractaires du STO et des clandestins dans les fermes environnantes avant d’être arrêté par la Gestapo puis libéré, presque miraculeusement.

« J’aimais aussi beaucoup écouter les histoires des autres et j’étais de l’âge de l’une des filles de Bernard Chalopin. Alors je tendais l’oreille lorsqu’il évoquait le maquis de Lorris, puis je m’y suis intéressée de plus en plus et il me disait d’aller interroger un tel et un tel. Je pense que d’écouter les uns et les autres me confier leurs traumatismes m’a dirigé vers la psychologie » explique cette Gâtinaise.

De longues années de recherches

Alors, à partir de 1992, Liliane Brulez a beaucoup enregistré les acteurs de cette période noire de notre histoire. Férue d’histoire locale, elle publie en 1996 La Chaussée : témoignages et photographies aux éditions de l’Écluse. Puis elle se plonge avec beaucoup de cœur dans l’histoire de la Résistance locale. En 2004 elle rédige au titre de correspondante pour l’Éclaireur du Gâtinais, des articles sur le sujet. Démêlant avec patience des fils, elle enrichit son travail de ses recherches menées aux archives locales, départementales à Orléans, nationales à Paris, mais aussi de la justice militaire au Blanc (Indre), ou encore à la bibliothèque de documentation internationale contemporaine de Nanterre et au service historique de la Défense à Vincennes.

« Ainsi, en parallèle des récits des Résistants, j’ai trouvé beaucoup d’informations d’instructions de procès par la Feldgendarrmerie et la Gestapo. C’est intéressant d’avoir l’autre version par rapport à celle de la Résistance » précise-t-elle.

Elle découvre ainsi que Jean Vessière peu évoqué de nos jours et pourtant responsable du groupe Gâtinais du réseau Prosper était très recherché et traqué. Dans les treize chapitres de son ouvrage, elle évoque la mémoire de sa famille dans la guerre, le réseau Prosper dans le Gâtinais, comme le drame de Chuelles, les chefs locaux, les résistants de Ferrières, les fusillés de la Nivelle, Lucien Tripot et le réseau Comète, Briare et le mouvement Résistance, ou encore les maquis de Lorris et du Charme.

Des rencontres prévues avec Liliane Brulez

Liliane Brulez, également membre du conseil d’administration de l’Association des familles et amis des anciens du maquis de Lorris, a entamé un cycle de rencontres-dédicaces ce samedi, au musée départemental de la Résistance et de la Déportation de Lorris autour de son ouvrage. Il se poursuivra samedi 13 avril de 10 à 18 heures à l’espace culturel Leclerc, le 20 avril à 17 heures à la librairie Les lointains du monde à Briare, le 24 avril à 18 h 30 à La Librairie « Au fil des mots » à Gien, enfin le 15 juin lors des portes ouvertes du château du Clos-Roy à Lorris.

À lire. Le Gâtinais en résistance. À l’est du Loiret au temps des maquis, éditions Corsaire,
448 pages, mars 2024, 35 €. En vente en librairie localement et sur les plateformes.