Charles de Gaulle, alors à Londres, demande à Gilbert Renault (colonel Rémy) de constituer un service de renseignements en France. Ce dernier le nomme Confrérie Notre-Dame ou le CND. Plusieurs antennes sont créées partout en France. À Paris, c’est le CND Lutecia et dans le Loiret, le CND Castille.

Jean Pelletier, Jim, rejoint le réseau CND Castille le 1er septembre 1941, comme agent P2, en relation directe avec Rémy. Quant à Alice, sa femme, c’est le 1er novembre de la même année qu’elle l’intègre. Son rôle : accueillir chez elle des membres de la Résistance. Même si son rôle semble faible, il est important, d’autant plus qu’elle vit avec ses quatre enfants. Elle dira du CND Castille : « C’était le plus important réseau de renseignements pendant la guerre. » Dans ce réseau, on y croise notamment Ernest Vinchon, chef de l’agence du Loiret du réseau CND, qui sera arrêté et remplacé à poste par sa femme Adrienne Bolland, célèbres aviateurs tous les deux. Cette dernière, basée à Donnery, qui a traversé la Cordillère des Andes, en 1921, était chargée de repérer les terrains où pourraient se poser les Forces aériennes françaises libres. 

Jim est arrêté le 10 juin 1942 et Alice Pelletier, le 6 juillet. Tandis que les enfants sont répartis dans la famille, les deux époux sont déportés. Jean Pelletier ne survivra pas, tandis qu’Alice est sauvée par les troupes russes. Elle décède en 1992.

À Orléans, un collège porte le nom de Jean Pelletier et le parc des Armenault à Saint-Jean-de-Braye abrite une plaque mémorielle. Les Britanniques honoreront sa mémoire, en 1946, par ce titre King’s Commendation for brave conduct. Puis, le couple reçoit la médaille de la Résistance française, en 1946. Jean est fait chevalier de la Légion d’honneur, à titre posthume, en 1950.

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Comme le dit Georges Joumas, l’auteur de ce petit ouvrage d’une soixantaine de pages : « Alice et Jean Pelletier furent deux maillons exemplaires et indispensables de cette longue chaîne des militants de l’armée des ombres et de la liberté. » Ce livre, très instructif, nous éclaire sur le rôle joué par le couple et les autres membres du réseau CND dans le Loiret pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est, à ce titre, indispensable.