Conseiller municipal d'opposition, l'élu vient d'achever un ouvrage sur la politique sociale du général de Gaulle. Il explique pourquoi ce thème lui tient à coeur. Les séances de dédicaces suivront.

Entretien

Alain Kerhervé, conseiller municipal d'opposition et auteur d'un ouvrage intitulé Une Révolution en héritage, la politique sociale de Charles de Gaulle.

Pourquoi écrire un livre sur la politique sociale du général de Gaulle ?

Ce que l'on connaît de Charles de Gaulle, c'est l'appel du 18 juin, c'est la Ve République, c'est la place de la France dans le monde. On parle très rarement de sa politique sociale. Pourtant, dès 1941 à Oxford, le général de Gaulle, s'adressant à des étudiants anglais, expose sa vision d'une nouvelle société. Il évoque la condition ouvrière après la guerre. Il était à peine connu à l'époque et pourtant, il a déjà une vision intéressante. On retrouve quelques-unes de ses idées au sein du Conseil national de la Résistance. Lors de son retour aux affaires, en 1958, il prend immédiatement des décisions en signant des décrets sur l'intéressement qui vont dans ce sens. L'objectif de cet ouvrage est de replacer cette vision dans un contexte, de manière chronologique.

Alain Kerhervé

À quoi fait référence ce thème de révolution sociale ?

En fait, cette révolution sociale est inachevée. Battu après le référendum en 1969, le général de Gaulle n'a pu aller jusqu'au bout. S'il avait pu appliquer son programme, le paysage professionnel et ouvrier serait différent aujourd'hui. Un exemple : il évoquait la notion de copropriété de l'entreprise entre ceux qui apportent le capital et ceux qui travaillent. C'est quelque chose d'impensable aujourd'hui. Certains partis comme l'UDR et le RPR ont porté quelques-unes des valeurs gaullistes. Mais on a évolué vers un capitalisme financier, qui est incompatible avec une politique sociale et économique. Il faut le dénoncer.

Votre livre n'est pas un ouvrage historique. Est-ce un livre politique ?  (C'est avant tout un livre historique et politique. Note de l'éditeur.)

Oui. C'est même un livre de militant. Cet ouvrage témoigne aussi de mon parcours. J'ai été délégué syndical pendant vingt-cinq ans, de 1969 à 1993, au sein du syndicat indépendant de la RATP. Cette expérience m'a donné l'envie de mettre en avant certaines valeurs qui me servent de référence. Beaucoup de partis politiques se réclament du gaullisme. En ce qui me concerne, je me sens proche de Nicolas Dupont-Aignan et de son parti Debout la France. Mais je considère que le socialiste Jean-Pierre Chevènement a une approche qui va dans le même sens. Le gaullisme n'est ni de droite, ni de gauche. Il s'agit d'un compromis entre des valeurs sociales importantes pour le pays et la recherche d'une efficacité économique. Ceux qui ont toujours combattu de Gaulle, les mêmes qui s'évertuent à l'oublier dans l'espoir d'une politique partisane, nous disent « Laissez le en paix ». Mais c'est lui qui ne nous laisse pas en paix, et c'est tant mieux.

Vous considérez-vous comme un homme engagé ?

Je suis engagé en tant qu'élu municipal à Quimperlé. Et je suis avant tout un passionné. J'ai créé le site gaullisme.fr, il y a dix ans maintenant. Il compte près de 5 000 abonnés. J'ai toujours été impressionné par le général de Gaulle. Mon plus vieux souvenir à son sujet date de mai 1958. J'avais dix ans. Ma grand-mère, qui tenait un restaurant routier au Bourgneuf, écoutait la radio. Je l'ai entendu dire en entendant les informations : « Il revient. Ça fait deux fois qu'il nous sauve. » C'est ancré en moi.

Une Révolution en héritage, la politique sociale de Charles de Gaulle, éditions Corsaire, 20 €, 345 pages. Dédicaces 19 septembre à Carrefour-Market, le 20 à la Maison de la presse en basse ville, le 25 à la Maison de la presse en haute ville, le 3 octobre à l'espace culturel de Leclerc.