Portrait Antigna

Alexandre Antigna, Portrait de l’artiste, huile sur toile, 53 x 46,5 cm, Orléans, musée des Beaux-Arts.

En cette année du bicentenaire de la naissance d’Alexandre Antigna (1817-1878) et à quelques mois d’une grande exposition sur ce peintre au musée des Beaux-Arts d’Orléans, en 2018, il paraissait difficile d’imaginer que la station de tramway qui portait jusque-là son nom fût débaptisée. Pourtant, voilà qui est fait !

Il s’agit, en l’occurrence, de célébrer maintenant Louis Braille et, à travers lui, le centenaire de la Fédération des Aveugles de France… Rien à redire sur le principe, mais ne pouvait-on imaginer autre chose ?

On objectera, sans doute, qu’il existe déjà une rue Antigna* et que cela paraît bien suffisant pour un enfant du pays un peu oublié du grand public, malgré les efforts des uns et des autres pour rappeler qu’il fut, en son temps, un artiste au talent reconnu, en France comme à l’étranger. Rougirait-on encore de ses Baigneuses, un peu trop dénudées au goût de Mgr. Dupanloup, lequel les fit décrocher des cimaises du musée, le 5 avril 1854 ?

Observons que Gauguin n’a guère plus de chance qu’Antigna dans notre bonne ville d’Orléans où il a pourtant vécu près de neuf ans durant sa jeunesse. On se contente de rappeler son long séjour dans nos murs à travers le nom d’une modeste rue et une plaque commémorative au contenu erroné, apposée, de surcroît, sur la façade d’une demeure où il n’a jamais vécu !

Mais cela ne gêne apparemment personne.

Christian Jamet**

*Orléans compte aussi une rue Louis Braille beaucoup plus au nord de la ville.
**Christian Jamet est l’auteur de “Antigna ou la passion des humbles” 192p. Ed Corsaire