Couverture Se souvenir de la Guerre

Un ouvrage d’historiens, dirigés par Pierre Allorant et Noëlline Castagnez du laboratoire Polen de l’Université d’Orléans, vient de paraître intitulé, « se souvenir de la guerre en région Centre ». Riche d’une iconographie originale, photos, cartes postales, affiches, cartes, ce livre est la traduction d’un colloque de mai 2014 qui s’est tenu à Dupanloup (Orléans) et d’une exposition qui va circuler en région.

« Nous avons voulu répondre à la question, cette région a-t-elle une existence mémorielle » dit Pierre Allorant, 52 ans, vice-président de l’université d’Orléans et auteur de dix ouvrages avant celui-ci. Son grand-père fut secrétaire général de la préfecture d’Amiens du temps de Jean Moulin. Autant dire qu’il est sensibilisé à ces mémoires de guerre. D’ailleurs, il note que le héro de la Résistance n’a pas laissé de traces mémorielles dans la région, hormis une plaque à  l’entrée de la préfecture à Chartres.

 

Version guides touristiques, les baromètres de cette mémoire servis aux visiteurs, c’est Jeanne d’Arc et les guerres médiévales qui se taillent la part du lion. Malgré les musées (de la Résistance et de la déportation dans le Cher, des camps du Loiret avec le Cercil), quelques plaques pour l’Algérie et pas grand-chose pour la guerre de 1870, les guerres plus récentes n’y ont que la portions congrue.

Jeanne d’Arc récupérée par tous

Sainte Jeanne d'Arc priez pour nous

« La mémoire n’est pas l’histoire mais la représentation du passé en fonction des besoins présents » explique Pierre Allorant. Jeanne d’Arc, récupérée à toutes les époques, à droite, à gauche et aux extrêmes, en est la plus belle illustration. Les camps de transit vers la déportation de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande et de Jargeau, honteux épisodes pour l’administration et une partie de la population française, longtemps passés sous silence par les historiens officiels et ressuscités par la presse dans les années 90 (allègrement et sans vergogne récupérés par les politiques et les historiens depuis), le démontrent aussi. Jean Zay, longtemps laissé dans l’ombre de l’histoire, dont les cendres vont être transférées au Panthéon au printemps 2015, fait partie aussi de ce…Panthéon historique de la région Centre.

Un ouvrage à lire si l’on s’intéresse à cette région Centre-Val de Loire dont on voit ici qu’elle n’existe pas seulement sur les cartes administratives.