De vendredi 13… « Vous avez pris une très belle affaire. Vous êtes comme le coucou qui va pondre dans le nid des autres. » Ce cinglant propos fut tenu en décembre 1944 par le magistrat Yves Le Febvre au cours d’une réunion du Comité Départemental de Libération Nationale dont il était membre. Il exprimait ainsi son total désaccord au lendemain de la création de la « Société Coopérative de Production Le Courrier Picard » fondée — voyez le symbole — le vendredi 13 octobre 1944 en présence (autre intersigne mais celui-ci relevant davantage d’une volonté que du hasard) d’un certain Capitaine Deruelle, émissaire du ministre de l’information Pierre-Henri Teitgen (M.R.P.). Cependant, après une suite d’insouciants printemps, de trop généreux étés, vint pour cette Société Coopérative Le Courrier Picard l’heure de tomber, véritablement, comme une feuille d’automne 41 années plus tard, par une amère coquetterie du destin, c’est un autre vendredi 13 (le 13 décembre 1985) que le dépôt de bilan intervint. Boucle bouclée ! L’hiver est là… Y aurait-il une justice immanente ? Mais que s’est-il donc passé ? Et d’abord depuis les prémices une polémique ayant dégénéré entre deux anciens combattants restes combatifs ; Jean Catelas et Maurice Hisler, héros malheureux d’une France déchirée Le 29 octobre 1987, moins de quatre mois avant son décès, le commandant Marceau Laverdure, lieutenant FFI a la Libération, écrivait ces phrases à René Vérard « je suis maintenant seul témoin de beaucoup des événements qui ont précédé, accompagne et suivi la Libération. Je connais parfaitement l’historique de votre journal. Sujet trop brûlant pour moi. »
L’histoire secrète de la Libération de la presse à Amiens. Paradoxe : aux premiers jours de la parole retrouvée, un règlement de comptes perpétré dans le silence ! Et sous couvert d’une « coopérative ouvrière de production ».
Ce livre a reçu le prix du Syndicat des Journalistes et Écrivains.

Quelques échos …
C’est un vrai roman et un roman vrai, l’histoire du Courrier Picard est à plus d’un titre exemplaire.
Gilles PERRAULT
En un demi siècle, personne n’avait su ou pu faire la lumière sur les origines du quotidien d’Amiens. Un livre qui dérange et dont l’intérêt, exemplaire, dépasse singulièrement le cadre local.
VENDREDI hebdo du Parti socialiste
Ce livre ? Ceux qui aiment comprendre ces grands mouvement qu’on appelle l’Histoire et ou baigne notre vie y prendront intérêt.
Jean BRASIER L’Ére Nouvelle
Bien sûr, au premier rang les Picards seront concernés par cette histoire de l’unique quotidien imprimé en leur picarde terre, mais la dimension de la recherche est telle qu’elle s’insère dans un plus vaste cadre. celui qui reste à écrire de tant de quotidiens nés à la Libération sur les oripeaux de la presse de la collaboration.
Jean COQUELLE La Voix du Nord
René Vérard est probablement le seul qui pouvait écrire cette histoire -édifiante ô combien ! d’un journal, véritable prototype du quotidien de la « presse issue »
Henri COSTON Lectures Françaises
Il passe tout au peigne fin; Ce livre est un véritable document.
Le Messager de Picardie
Un modèle d’objectivité… si nos hommes politiques actuels voulaient bien le lire et le lire bien, ils y trouveraient les raison d’y puiser des arguments de tolérance mutuelle.
P-C. JACQUINON Syndicat des Journalistes et Écrivains
252 pages