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Durant l’entre-deux guerre, André Mailfert est devenu le premier grand industriel du « faux ». À la tête de 250 artisans, il inonde le monde de ses copies de meubles et œuvres d’art. Fabulateur né et joueur invétéré, il parvient à tromper les meilleurs experts de son temps. Son ingéniosité et les techniques qu’il a développées en ont fait une référence. Aujourd’hui, son nom est devenu synonyme d’escroquerie dans le milieu des antiquaires où les scandales de faux continuent de faire la Une. Musées nationaux, collections privées… personne n’est à l’abri des nouveaux Mailfert.

« Dans la vie, il y a ceux qui roulent les autres… et les autres » dès les premières pages de ses mémoires, le ton est donné. André Mailfert ne s’en cache pas, c’est un faussaire. Il fait partie de cette classe d’hommes vaniteux et ambitieux, prêts à tout pour réussir.

Sa spécialité : le meuble ancien. Crottes de mouche, poussière de grenier, fausses égratignures… tout les moyens sont bons pour faire d’un meuble tout neuf, une antiquité vieille d’un siècle. Les spécialistes n’y voient que du feu. Alors le faussaire va jusqu’à inventer un faux courant artistique du 18e siècle… Encore une fois, ça passe !

Son talent de fabulateur va lui permettre de construire l’un des premiers empires du faux : un atelier au cœur d’Orléans, 250 employés et plusieurs millions de chiffre d’affaire…

Aujourd’hui encore, l’histoire d’André Mailfert, premier grand industriel du faux, fait écho à de nombreuses réalités. 50% des objets d’art en circulation seraient des faux, Versailles a récemment été victime d’une arnaque à plusieurs millions, la contrefaçon est désormais un marché mondial.

Pourquoi une telle folie du faux ? Que disent les histoires de faussaires sur nous même et notre époque ?