Une « politique de proximité » que l'ancien député-maire d'Orléans dit avoir déclinée par « une remise en état » de la ville, de la voirie aux immeubles HLM, des bords de Loire au centre ancien, des façades à pans de bois à l'éclairage public. « J'étais quelque part boulimique, je voulais refaire tout ce qui le nécessitait. Mais j'ai voulu aller au-delà, pas seulement refaire des rues, mais transformer l'espace public pour changer l'ambiance et l'esthétique de la ville » , confie-t-il dans ce livre. De la proximité, certes, mais également du rayonnement « pour qu'Orléans soit dans le peloton de tête des villes qui comptent ». La seconde ligne de tram, le nouvel hôpital, le soutien au développement économique, la construction d'une nouvelle gare, et sur le plan politique, en tant que député cette fois, une bataille d'une dizaine d'années pour qu'Orléans obtienne le statut de métropole : autant d'actions menées pour qu'elle appartienne à « la Ligue 1 des villes françaises ».
Un fort regret néanmoins habite toujours l'ancien édile : la non réalisation d'une Arena sur les bords de Loire, du fait d'une « manipulation habilement orchestrée. Ce projet était magnifique (…) Orléans aurait rayonné » , assure-t-il, dévoilant au passage quelques anecdotes croustillantes sur ses relations plutôt âpres avec l'architecte des bâtiments de France qui le poursuivra devant la justice pour avoir installé des colonnes de fleurs rue Jeanne d'Arc, dans le prolongement de la cathédrale ! La politique d'investissement menée depuis 2001 n'a pu être réalisée, explique l'ancien maire, que parce que « les finances
de la ville étaient saines. La feuille de route était très précise : pas d'augmentation, ni de la fiscalité, ni de la dette, un strict encadrement des dépenses de fonctionnement, la recherche de toutes les économies possibles et l'augmentation de nos investissements » . Et pour y parvenir, Serge Grouard s'est attelé,
entre autres, à revoir totalement la politique d'achat de la ville – « L'administration ne sait pas ou mal acheter » –, et à reprendre de A à Z le fonctionnement interne de la mairie : « Simplification, redéfinition des missions, réactivité opérationnelle, suppression des postes inutiles et des économies à la clé ».
Ce livre n'a aucunement pour dessein de dresser un bilan panégyrique de son action municipale mais se propose, au fil des pages, de mieux appréhender les fondements d'une politique municipale et les principes de son évolution. Reste, au gré des notamment celui-ci : « Il manque à Orléans une image culturelle forte, comme celle d'Avignon avec son Festival. » Et puis, celui, plus personnel, de ne pas « être allé au bout de (mes) convictions » en tant que député. « Je ne suis pas fier du député que j'ai été », lâche-t-il. Son départ récent de Force républicaine résonne comme la conséquence directe de cet aveu …
Ce que je voulais vous dire, Corsaire Éditions, 364 pages, 18 €. Vous pouvez commander le livre sur le site de l'éditeur (corsaire-editions.com), chez votre libraire habituel, et toutes les librairies en ligne. ■