Le 10 juin 1944, le même jour que la tragédie d'Oradour-sur-Glane, a lieu sur le canton de la Ferté-Saint-Aubin un drame faisant 58 victimes dont 41 lycéens parisiens. Chaque année, une commémoration a lieu à la nécropole nationale de La Ferté.

Ce dimanche, pour le 70e anniversaire, la commémoration de ce crime nazi aura une solennité particulière avec la présence d'une délégation d'étudiants du lycée Stanislas de Versailles, où beaucoup de victimes étaient étudiantes et la sortie, aux éditions Corsaire, du livre de Georges Joumas : « La tragédie des lycéens parisiens résistants 10 juin 1944 en Sologne. Les faits et les suites judiciaires ».
Georges Joumas, professeur d'histoire, est docteur en histoire contemporaine. En 2010, le Cercil (Centre d'Études et de Recherches sur les Camps d'Internement du Loiret) a organisé le « Tour du Loiret de la Mémoire » pour cyclotouristes. Trente jeunes lycéens (10 Allemands, 10 Polonais et 10 Français) ont participé. Georges Joumas a été sollicité pour encadrer. Les visites sur les sites des camps (Beaune-la-Rolande, Pithiviers, Jargeau), ainsi que sur les sites de la Résistance en forêt d'Orléans, l'ont conduit à s'intéresser à cette période de l'histoire locale.
Il précise : « L'excellent livre publié il y a quelques années par Henri Rivière et Michel Clergeau (" La résistance dans le canton de La Ferté Saint-Aubin 1940-1945 ") m'a été d'une aide précieuse ». Mais alors que ce dernier livre a été essentiellement rédigé à partir de témoignages oraux de témoins du drame, l'ouvrage de Georges Joumas est issu de recherches à partir d'archives, et il est essentiellement consacré aux cas des lycéens résistants, ainsi qu'à l'étude des suites judiciaires en France, en Allemagne et à la recherche des Nazis impliqués.
Dans une très belle conclusion, Georges Joumas souligne que ces lycéens étaient parfaitement entraînés à la résistance, « qu'ils n'étaient pas des résistants de la dernière heure » mais ont été victimes d'une trahison.

Du même auteur : « Louis Gallouédec, géographe de la IIIe République », « Échos de l'affaire Dreyfus en Orléanais », « Alfred Dreyfus officier en 14-18 ».